Le bon ange de Bahia deviendra la première sainte brésilienne de notre époque
Sœur Dulce, qui est en passe de s’appeler Sainte Dulce des Pauvres, était une battante, un exemple de vie et admirée, et ce, même des non-catholiques. Ce qu’elle a promu était une véritable oeuvre d’amour pour les pauvres et les malades. Toujours autant chérie et respectée, elle a été encouragée à bâtir son travail par le peuple bahianais, par des Brésiliens de divers États et par des personnalités internationales.
Nombreuses sont les histoires de personnes courant à leur fenêtre pour la voir passer, ou qui passaient des jours sans se laver les mains après avoir touché la religieuse. La Sainte Dulce des Pauvres était une réalisatrice, inspirant aussi d’autres personnes à se battre pour leurs rêves. Son histoire va au delà d’un sujet religieux, c’est un sujet humanitaire transcendant.
Pour l’archevêque Dom Murilo Krieger, “… ce qui caractérise le travail de Sœur Dulce, c’est l’amour qu’elle a mis dans ce qu’elle a fait avec les plus démunis”.
Nous rassemblons ici 13 informations sur Sœur Dulce, que vous allez adorer connaître. L’origine de son nom, ses préférences personnelles, ses curiosités, son parcours et ses réalisations, ses miracles qui l’ont conduite à sa béatification et maintenant sa canonisation… Nous passerons en revue plusieurs informations, en plus de l’actualité la concernant, qui vous donneront envie d’aller connaître de plus près ses œuvres.
1. Un hommage à sa mère
Née à Salvador de Bahia le 26 mai 1914, elle porte le nom de Maria Rita de Brita Lopes Pontes. Plus tard, en 1933, la jeune femme rejoint la Congrégation des Sœurs Missionnaires de l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu, dans le couvent de Nossa Senhora do Carmo, à São Cristóvão (Sergipe). La même année, elle reçoit l’habit et prend le nom de Sœur Dulce en honneur à sa mère, Dulce Maria de Souza Brito Lopes Pontes, décédée à l’âge de 26 ans en 1921, lorsque Sœur Dulce avait sept ans.
2. Dans son enfance, ce qu’elle aimait vraiment, c’était jouer au football
Née à Barbalho, dans la paroisse de Santo Antônio Além do Carmo, la petite fille Maria Rita était une enfant pleine de joie, qui adorait jouer à la poupée et faire du cerf-volant. Mais ce qu’elle aimait vraiment, c’était jouer au football. Elle était supportrice de l’Esporte Clube Ypiranga.
3. L’ordonnance de São Francisco
C’est au début de son adolescence qu’elle exprime un intérêt pour la vie religieuse, en 1927 à l’âge de 13 ans, alors qu’elle s’occupait déjà de personnes malades à son domicile. C’est à cette époque que sa maison est connue sous le nom de “l’ordonnance de São Francisco”, telle était l’agglomération de personnes sans assistance.
4. Le numéro 13
Il y a une relation très forte dans la vie de Sœur Dulce avec le numéro 13 :
- En 1927, elle révèle son intérêt pour la vie religieuse à 13 ans.
- En 1933, dans l’état de Sergipe, elle reçut l’habit et le nom religieux de Sœur Dulce, le 13 août.
- En 1992, elle décède à l’âge de 77 ans dans le couvent de Santo Antônio à Salvador, aux côtés de ses patients, le 13 mars.
- En 2010, le 10 décembre, la religieuse bahianaise a été la première ,née à Bahia et a été renommée Bienheureuse Dulce des Pauvres le 13 août, date officielle de sa célébration liturgique.
- En 2019, l’église catholique proclama Sœur Dulce de Sainte, le 13 octobre, lors d’une cérémonie présidée par le Pape François, au Vatican.
5. Le plus grand hôpital de Bahia provenant d’un simple poulailler
En 1939, Sœur Dulce a fait irruption dans cinq maisons d’Ilha dos Ratos, dans une communauté pauvre d’Alagados, où un ensemble de pilotis installés dans le quartier d’Itapagipe fût consolidé afin de loger les personnes malades qu’elle recueillait dans les rues de Salvador. Expulsée de l’endroit, elle fera un pèlerinage pendant une décennie et emmènera ses patients dans différents endroits de la ville.
Enfin, en 1949, Sœur Dulce occupa un poulailler près du couvent de Santo Antônio, avec l’autorisation de sa supérieure, avec les 70 premiers patients. Cette initiative a donné lieu à une histoire célèbre racontée il y a plusieurs décennies par le peuple de Bahia, selon laquelle la religieuse avait construit le plus grand hôpital de Bahia à partir d’un simple poulailler. Dès 1959, l’Hospice Social Sœur Dulce reconnu comme association, est officiellement créée, et l’année suivante, l’Auberge Santo Antônio est inaugurée.
Avec un accès par le Mémorial, l’endroit où se trouvait le poulailler peut être visité.
6. La visite de Jean Paul II
Lors de la première visite du pape Jean-Paul II dans le pays le 7 juillet 1980, Sœur Dulce fut encouragée à continuer son travail. Ils se reverront le 20 octobre 1991, lors de la deuxième visite du Souverain Pontife au Brésil.
Jean-Paul II a tenu à rompre la rigueur de son programme et s’est rendu au couvent de Santo Antonio, à Salvador, pour rendre visite à la religieuse bahianaise dont la santé était déjà très fragile en raison de problèmes respiratoires. Cinq mois après la visite du pape, les bahianais pleureraient la mort du bon ange de Bahia.
7. Les miracles de Sœur Dulce
Le processus de béatification et de canonisation a débuté en janvier 2000. La renommée de la sainteté a été reconnue en 2009, lorsque le pape Benoît XVI a reconnu les vertus héroïques de la Servante de Dieu, Dulce Lopes Pontes. Le 22 mai 2011, la religieuse a été proclamée Bienheureuse Dulce des Pauvres. Elle recevra le titre de sainte qui exigeait la confirmation de deux miracles, l’un attestant du processus de béatification et l’autre de canonisation.
Le premier
Le premier miracle attribué à Sœur Dulce a eu lieu à Itabaiana, Sergipe, quand, après avoir donné naissance à son deuxième enfant Gabriel, le 11 janvier 2001, Claudia Cristina dos Santos a subi une grave hémorragie pendant 18 heures, et soumise à trois chirurgies à la maternité de São José.
Compte tenu de la gravité de la situation, l’obstétricien Antonio Cardoso a averti la famille de Claudia que seule “une aide divine” pourrait lui sauver la vie. En désespoir de cause, la famille de cette femme a appelé le père José Almí pour exercer l’onction des malades. Le prêtre, cependant, décida de faire une chaîne de prière demandant l’intercession de Sœur Dulce, et donna à Claudia une petite relique de la bienheureuse.
L’hémorragie a soudainement cessée. Le cas de Claudia a été analysé par dix experts médicaux brésiliens, et six italiens. Selon le docteur Sandro Barral, l’un des membres du comité scientifique qui a analysé le miracle, “personne ne pourrait expliquer le pourquoi de cette amélioration, de façon si rapide, dans un état aussi défavorable”.
Le miracle est passé par trois étapes d’évaluation: une réunion avec des experts médicaux (qui ont donné leur aval scientifique), ensuite avec des théologiens, et enfin l’approbation finale du Collège des cardinaux, qui pour toutes les étapes, reconnaissent de façon unanime son authenticité.
La seconde
Un natif de Salvador, Mauricio, âgé de 22 ans, a reçu un diagnostic de glaucome très grave, découvert tardivement et dans un état déjà avancé. Le traitement qui a duré dix ans, n’a pas été suffisant pour empêcher la destruction du nerf optique, responsable de la communication avec le cerveau. Ainsi, entre 1999 et 2000, il était totalement aveugle des deux yeux, et le resta pendant plus de 14 ans.
En 2014, vivant déjà à Recife, Mauricio avait une conjonctivite très grave et, souffrant de douleurs intenses, prenait l’image de la Sœur Dulce appartenant à sa mère, la mettait sur ses yeux et, avec une grande foi, priait pour une intercession du bon ange pour soulager la douleur de la conjonctivite.
“Quand je me suis réveillé, j’ai commencé à voir ma main. J’ai compris que Sœur Dulce avait accompli un miracle. Elle m’a donné tellement plus que ce que j’avais demandé: j’ai retrouvé la vue”, se souvient Mauricio.
Le deuxième miracle validé par le Vatican a suivi les mêmes étapes que le premier et son authenticité a été unanimement reconnue à toutes les étapes.
8. Trois églises emblématiques
À Salvador, les fidèles de Sœur Dulce seront ravis de découvrir trois églises emblématiques. L’église Notre-Dame d’Alagados est très proche de l’Ilha dos Ratos, où tout a commencé en 1939. C’est le seul endroit où vous pouvez trouver des reliquaires privilégiés de trois Saints: du Pape Jean-Paul II, de Mère Teresa de Calcutta et de Sœur Dulce. La seconde est l’église Notre-Dame de Conceição da Praia, où ont eu lieu les funérailles de Sœur Dulce et qui fut le premier endroit où son corps a été enterré, avant d’être transféré définitivement dans le sanctuaire Sœur Dulce. Le troisième est le Sanctuaire lui-même qui se trouve également à côté du Mémorial, un must pour ceux qui veulent connaître de façon approfondie l’histoire de cette religieuse.
9. Citations, réflexions et émission de radio
Ses citations et ses pensées sont devenues célèbres. Nombreux sont ceux qui se souviennent d’une citation venant de la Sainte. Une autre information intéressante est que les réflexions inspirées par les leçons de vie du bon ange de Bahia, sont à la base de l’émission radiophonique “Irmã Dulce Hoje”, diffusée du lundi au vendredi de 15h40 à 15h50 sur Rede Excelsior (FM 106.1 et AM 840).
“Chaque fois que vous le pouvez, parlez d’amour et avec amour à quelqu’un. C’est bon pour les oreilles de l’auditeur et l’âme de l’orateur.”
10. Sœur Dulce deviendra la première Sainte née au Brésil
Il existe plusieurs saints brésiliens qui incluent non seulement ceux qui sont nés sur le territoire national, mais également des étrangers qui, envoyés en mission, sont morts en chemin ou sur un territoire qui appartenait géographiquement au Brésil. Lorsqu’ils ont été canonisés par l’Église catholique apostolique romaine, ils étaient également considérés comme des Saints du Brésil.
Comme ce fut le cas de Saint Antoine de Sainte Anne Galvão, frère Galvão, connu pour ses pilules miracles qui, selon la foi catholique, ont un pouvoir de guérison. Il était le premier saint né au Brésil à être canonisé, le 11 mai 2007 par le Pape Benoît XVI. Frère Galvão est né en 1739, à Guaratinguetá, dans la campagne de São Paulo.
Mère Paulina, qui habitait à Santa Catarina, a également été canonisée et est devenue la première sainte du Brésil. A la différence que Mère Paulina est née en Italie, et n’est venue vivre au Brésil avec sa famille qu’à l’âge de 10 ans. Sœur Dulce est donc considérée comme la première sainte née au Brésil.
11. Mais comment une grâce peut elle être considérée comme un miracle ?
Une grâce n’est considérée comme un miracle qu’après avoir réuni quatre points essentiels : l’instantanéité, qui garantit que la grâce est obtenue immédiatement après l’appel; la perfection, qui garantit l’accomplissement complet de la demande; la durabilité et la permanence du bénéfice et son caractère surnaturel (non expliqué par la science).
Le processus de canonisation de Sœur Dulce est le troisième plus rapide de l’histoire (27 ans après sa mort), derrière la sanctification du Pape Jean-Paul II (9 ans après sa mort) et de Mère Teresa de Calcutta (19 ans après le décès de la religieuse).
12. Des miracles se produisent chaque jour dans l’Hospice Social Sœur Dulce
Tout ce que vous voyez dans l’Hospice Social Sœur Dulce est déjà un miracle en soi. Également connu sous le nom de Complexo Roma, le siège de l’Hospice Social à Salvador héberge, sur plus de 40000 mètres carrés de surface construite, 20 des 21 noyaux de l’entité, incluant 954 lits d’hôpitaux pour le traitement de pathologies cliniques et chirurgicales.
Toujours dans la capitale Bahianaise au siège de l’Hospice Social, un lieu qui dessert quotidiennement près de 2000 personnes, 12000 chirurgies sont pratiquées chaque année, en plus de 18000 hospitalisations.
13. Dates du calendrier
Le 13 octobre 2019, la cérémonie de canonisation a été présidée par le Pape François au Vatican, à 10 heures (heure locale).
La messe en l’honneur de la Sainte a eu lieu le 14 octobre à 10 heures dans l’église Santo Antônio dos Portugueses, édifice du XVIIe siècle à Rome, en remerciement du don de Sœur Dulce.
La célébration au Brésil, à Salvador, a eu lieu le 20 octobre à 16 heures et a réuni les fidèles et les admirateurs de la religieuse dans un lieu qui reste à confirmer.
Par Fernanda Slama
Coordinatrice de contenu
Nous remercions tout particulièrement le service communication / Hospice Social Sœur Dulce, Adriana Patrocínio et Lorena Amorim, pour tous les documents envoyés.